Introduction :
Film phare des studios Ghibli, Mon Voisin Totoro (ou Tonari no Totoro en VO) est le premier gros succès du studio et reste comme la référence ultime du maître Miyazaki pour beaucoup au Japon, encore aujourd’hui. Cet incroyable envoûtement du public pour ce long métrage d’animation lui a d’ailleurs donné le droit d’être le logo officiel du studio, et ça, ce n’est pas rien. Alors que vaut le 3e film animé du studio Ghibli ?
Critique :
Commençons donc par les présentations, ce film est donc un film d’animation japonais (qui l’eu crû ?) du studio Ghibli et écrit et réalisé par le grand maître Hayao Miyazaki, reconnu par les amateurs du cinéma du monde entier comme l’un des grands du cinéma (d’animation). Et oui, les dessins animés japonais c’est pas toujours de la merde. Et c’est pour ça qu’on remercie Disney (et Buena Vista Entertainment) d’avoir distribué les nombreux chefs-d’œuvres du studio, qui cassent un peu l’image lambda qu’on se fait du dessin animé japonais : moche, mal animé, niais, mal doublé, violent et rempli de nanas fantasmatiques.
Car oui, Ghibli ce n’est pas ça ; certes le dessin de Miyazaki à la patte « manga », ce qui peut rebuter les plus « anti-japan », mais il ne faut pas être aussi catégorique, son character design est tout de même sublime, ces personnages et créatures étant d’une beauté sans nom (même si on pourra reprocher une certaine analogie des persos féminins) ; mais l’animation du studio nippon est certainement la meilleure qui soit. C’est tout simplement superbe, chaque plan est d’une rare beauté à admirer, c’est pas de la série TV de merde pour divertir les kids 20 minutes quoi !
Pour la niaiserie, elle est aussi absente des productions du grand maître japonais (je ne pourrais pas dire pour celles des autres réalisateur du studio, je n’ai pas vu leurs films !). En fait chez Miyazaki le dessin animé est plutôt profond, touchant, mature et très poétique (donc les violents (sauf pour Mononoké) et les nanas à poils vous vous les gardez) avec des univers sans pareils dont on aimerait ne jamais ressortir. Bon après pour le doublage, vu que Hayao est un grand de chez grand, on évite les voix françaises de merde, mais certains puristes préfèreront la version japonaise sous titré (ou pas) et je les rejoins.
Bref, a part ça, on est là pour critiquer Mon Voisin Totoro, alors ce film, il parle de quoi (vu qu’il parle pas de bagarres et de filles courtement vêtues) ? Et bien il parle de filles figurez vous (non, elle ne sont pas sexy et elles ne sont pas des exhibitionnistes !!!) ! Car ici les héroïnes sont deux fillettes (que vous n’allez pas déshabiller !!! Mais arrêtez bandes d’esprits tordus !), Satsuki et Mei ; qui viennent d’emménager dans une petite (et vieille) maison avec leur père Tatsuo. La mère n’est pas là car elle est à l’hôpital (non pas car elle est une infirmière sexy mais car elle est malade !), et toute la petite famille espère qu’elle guérira bien vite.
En attendant ils découvrent leur nouvelle maison, qui leur paraît bien vieille et abandonné, et là où le scénario aurait pu se concentrer sur cette maison qui paraît hanté et ceux qui y habitent, Mon voisin Totoro va finalement se tourner vers le petit bois à côté de leur vieille baraque … Et ceux qui y habitent. Le film raconte en faite la découverte de la nature par les deux gamines (Satsuki et Mei) qui va les menées à découvrir les Totoros, d’étranges et amicaux esprits de la forêts qui dorment le jour et jouent de l’ocarina les nuits de pleines lunes. Il va leur arriver différentes aventures/histoires qui vont définitivement liés les filles au plus gros des Totoros, O Totoro.
Oui, Mon Voisin Totoro parle de nature, d’amitié fortes et d’amour des uns et des autres, de l’attachement qu’on leur porte et de la tristesse quand ils sont loin de nous ; mais aussi de découvertes et de joie de vivre, de merveilleux et d’étrange, le toute sur le ton poétique et mature made in Ghibli. On est ici complètement dans l’univers de Miyazaki, où chacun peut interpréter, rien n’est prémaché et où le mystère garde toujours une place, on ne donne jamais toutes les réponses. Un univers toujours bizarre mais d’une rare poésie, où les créatures fantastiques, toujours plus étonnantes savent se montrer (très) attachantes malgré leurs (très relatives) maigres apparitions et leurs facettes dérangeantes. Ce qui plaît c’est toujours l’aspect conte : la magie, bien présente et jamais au service du mauvais, malgré ses apparences étranges, est toujours accepté par les protagonistes, ce qui donne toute sa consistance à l’aura de merveilleux que génère certaines scènes du films !
Car si ce film est aussi puissant dans son univers et dans son atmosphère, ce n’est pas que grâce au scénario, c’est, bien sur, aussi grâce à la puissance des images des personnages créés par Miyazaki lui-même. C’est bien leur apparence qui leur donne une grande partie de leur étrangeté, et c’est bien l’image qui traduit le mieux ici la poésie du film. Ces personnages au designs tous plus attachants les uns que les autres (même humains) couplé par un scénario magnifique, c’est bien ça la puissance du maître ! En plus de ça, l’animation est à coupée le souffle, tout est animé à la perfection et là le studio mérite, haut la main, son titre de meilleur studio d’animation vu que l’image et les mouvements des personnages sont tout simplement magnifiques!
Mais que serait tout ça sans la musique de Hisaichi ? Pas grand-chose ? Non, car le rendu sans musique est déjà immense, et le film livre de nombreuses (et merveilleuses) scènes dépourvues de mélodies comme seul sait le faire Miyazaki. Mais le musicien sublime ici le travail de son collègue en proposant des musiques qui font certainement partis de ses meilleures, très inspirés et oniriques tout en gardant cette note de gaieté naïve qui caractérise si justement le film. Elles dégagent, comme à l’habitude chez le compositeur, une aura poétique très forte qui immerge immédiatement dans l’univers du film. Du sublime donc.
Alors Mon Voisin Totoro film d’animation parfait ? Comme Princesse Mononoké (second film favori de votre serviteur, on pourra trouver discutable, n'empêche, c'est bien ça mon avis) ? Et bien, malheureusement non, même si le rythme peinard sert très bien le film, on a au final l’impression qu’il ne s’est pas passé grand-chose et que le film est un poil court, certes toute l’histoire est terminée et il n’y aucunement besoin d’en rajouter plus, mais voilà, ça laisse sur sa faim. On pourra aussi reprocher aux créatures étranges qui apparaissent au début avant de disparaître complètement à l’arrivée de O Totoro (donnant ainsi une impression de sous-exploitation des persos). Autant de petits défauts mineur qui au final ne permettent pas d’atteindre à Totoro le statut de film de légende mais simplement d’excellent film (et c’est déjà merveilleux !).
Les + :
- La musique, vraiment excellente comme toujours
- Animation sans égal.
- Personnages attachants
- Scénario plus mature qu’il n’y paraît
- Le côté « Alice aux pays des merveilles »
Les - :
- Un manque d’aventure ?
- Trop court ?
- Certains persos sous-exploités
Conclusion :
Un film d’animation japonais excellent, qui montre à la perfection que les japonais savent faire autre chose que des filles en culottes (pour ceux qui en doutaient). Une œuvre sublime techniquement et merveilleusement poétique à voir pour son univers sans pareil et car cette histoire de nature et d’amitié est plus mature qu’elle n’y paraît et plaira sans mal à toute la famille. Néanmoins certains défauts mineurs l’empêchent d’atteindre le rang de film culte, mais on y est presque.
Note : 9 / 10
Merci de respecter mon travail et les droits d'auteurs.
Critique rédigée par Arnonaud le 22 et 23 Mai 2009