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Pépé & Mémé Corporation - le blog officiel -
1 novembre 2008

[Critique] Hellboy II - Les Légions d'Or Maudites

Hellboy_2

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Critique

Introduction :

Alors que tout laissait croire que aucune suite n’allait venir au monde après l’énorme échec de Hellboy en Amérique comme en France au box office, malgré une renommé maintenant acquise grâce aux éditions DVD ; Hellboy revient sur les grands écrans pour dégommer à nouveau des créatures fantastiques, toujours sous la patte de Guillermo del Toro, le génie du fantastique qui ne nous avait pas habituer à tourner une suite à l’un de ses films. La tentative et la persévérance à mener à bout son projet du maître valait elle au finale le coup ? Le film réussi t il à égaler son prédécesseur, voir le surpasser ? Film valant son pesant d’or, ou suite maudite et prometteuse mais au final peu reluisante ? La réponse se trouve dans cette critique, et ce sans tarder !

Critique :

Dans le domaine du cinéma, si il y a bien un genre qui vit en cette période de début du 21eme siècle une énorme montée en puissance, il s’agit bel et bien de celui des films sur les super héros ! En effet, depuis que le genre à repris du poil de la bête grâce au film Blade en 1999 (Après une époque plus trouble avec des films particulièrement ringards et mauvais tel que Batman et Robin, pour ne citer que lui), il ne se passe désormais plus une seule année sans qu’un film de super héros sorte dans les salles obscures, avec plus ou moins de qualités ! Le succès est généralement au rendez vous (On ne compte pas les millions de dollars qu’a rapporter la licence Spider Man par exemple), et les films vont généralement du super héros le plus connu (Super Man, Batman, Spider Man …), au moins connu du grand public, comme un certain Hellboy …

En 2004, loin d’un certain Spider Man 2 qui cartonne et autres gros succès, un film de super héros sort dans une sorte d’anonymat : Hellboy, réalisé par Guillermo del Toro, déjà reconnu pour son travail sur l’Echine du Diable, et dans le même genre de film, Blade 2. Mais malgré toutes les qualités que le film possède (Et elles sont nombreuses) et tous les efforts de la promotion et autres, le film fera ce que l’on appelle un bide (A peine un demi million de recette en France), et partira de l’affiche dans l’indifférence la plus totale, avant de retrouver une renommée lors de la sortie DVD quelques mois plus tard. Pourtant, loin de se soucier des résultats décevants selon les studios, Guillermo del Toro prépare déjà ses idées pour la suite, et réalisera entre temps son chef d’œuvre absolu : le Labyrinthe de Pan.

Et finalement, avec de la persévérance et la division de Revolution Studios, Guillermo del Toro a réussi à faire sa suite, qui est d’ailleurs le premier film de Del Toro à être la suite d’un de ses précédents films. Mais l’attente valait elle finalement le coup ? Del Toro a-t-il encore quelque chose à raconter à propos d’Hellboy, ou aurait il mieux valu de ne pas tourner de suite, et de rester dans la réalisation de productions plus intimistes, plutôt que de se tourner vers un cinéma, certes différent des autres réalisations du genre ; plus Hollywoodien ? Et bien c’est ce qui va vous être décrit dans cette critique !

Commençons par un aspect du film qui se doit généralement d’être réussi pour que le film tienne la route, ce qui fait le cœur de l’œuvre : le scénario. L’histoire d’Hellboy II – Les Légions d’Or Maudites reprend quelques temps après que Hellboy ai vaincu son ennemi de toujours, Raspoutine, qui tenta de créer l’Apocalypse sur Terre. Le démon rouge mène donc une existence paisible avec Abe, son collègue amphibien, et Liz, son amoureuse aux pouvoirs pyromanciens, du moins, presque paisible … Car en effet, plus rien ne va avec Liz depuis quelques temps ! Et la situation ne va faire qu’empirer lorsque le Prince Nuada, le fils du Roi des Elfes, projette de relancer la guerre entre les créatures fantastiques et la race humaine, mais surtout de réveiller les sinistres Légions d’Or Maudites, 49 000 soldats d’Or indestructibles ayant pour but d’anéantir la race humaine. C’est donc au B.P.R.D de tenter de sauver le monde à nouveau, tandis que Hellboy va se retrouver confronter à de nouveaux choix personnels …

Le scénario d’Hellboy II se révèle être un aspect du film à double tranchant. En effet, d’une part, ce dernier ne s’attarde pas à représenter les personnages censés être déjà connus (Mais n’oublie pas de présenter les nouveaux bien évidemment) , commence directement et ne laissera aucun temps mort du début à la fin. Cela se révèle positif pour le rythme, qui souffre moins de longueurs, mais malheureusement, ce scénario se révèle au final bien trop prévisible pour être totalement haletant. En effet, toutes les situations du film sont déjà vues, et le spectateur devine à l’avance ce qui va se produire, amassant quelques clichés du genre. Certes, un film de super héros n’a généralement pas un scénario à grand suspens, avec de nombreux rebondissements imprévisibles, mais Del Toro nous avait habitué à un scénario moins stéréotypé et plus fourni. Cependant, cela n’empêche pas le scénario d’avoir un petit message derrière, loin de là.

Scénario qui d’ailleurs ne s’inspire d’aucune histoire vue dans les comics, puisque l’histoire du film est un récit original créer par Guillermo del Toro et Mike Mignola, le créateur de la série. Et pourtant, fort est de constater que l’histoire et surtout l’esprit du film est extrêmement fidèle à celui du roman graphique. On retrouve ainsi tous les personnages principaux du comics (Hellboy, Liz, Abe, et même Johann Kraus de la série annexe « B.P.R.D » , qui est le nouveau héros du film …), mais aussi l’ambiance et le style d’univers dans lesquels Hellboy évolue. Un bon point donc, d’autant que certains événements du comics sont repris.

En parlant d’ambiance, il faut savoir que cette dernière à subit un énorme changement depuis le premier. Hellboy premier du nom proposait une ambiance plutôt sombre, gothique, baroque, avec des Nazis et une ambiance assez morose, tandis que la suite propose exactement tout le contraire. Ici, tout n’est que couleurs, fantaisie, ambiance bon enfant et surtout, créatures folkloriques et imaginaires. Ainsi, Del Toro réalise non seulement une suite qui réussi à se démarquer de son prédécesseur dans le rythme et l’ambiance, mais rappelle aussi le comics sur ce point, car à l’image des films, la série des comics passe de la période plus sombre, plus ancrée dans la réalité (Les deux premiers tomes), à une ambiance plus fantaisiste et imaginaire. Cela accentue donc la fidélité du film par rapport à l’œuvre dont il est tiré, et cela fait énormément plaisir pour le fan du comics !

Mais la véritable force du film ne se trouve pas là. En effet, ce qui fait le plus gros du film, c’est son bestiaire. Hellboy II repousse toutes les limites de l’imagination, et propose ce que le premier n’avait pas pu faire, la faute aux restrictions du studio : une galerie de monstres absurdes et imaginatives au possible. Exit donc les Nazis satanistes et les lézards increvables, place aux Fées, Trolls, Elfes et autres bizarreries toutes nées de l’imagination de Guillermo del Toro. Et le monsieur ne se prive pas, nous livrant des créatures dans son pur style et donnant le meilleur de son imagination (Notamment lors du Marché aux Trolls, qui ne sera pas sans rappeler Star Wars Episode 4) Pas d’Elfes ou de Nains à la Seigneur des Anneaux ou autres stéréotypes ici, non. Ici, ce sont des créatures difformes, à membres multiples, grands, petits, méchants, monstrueux ou attachants que le spectateur va rencontrer. Livrant des créatures de merveille quasiment toutes les 5 minutes, le bestiaire vaut à lui seul le détour !

D’autant que la technique pour les mettre en scène est diablement efficace ! Loin d’abuser des effets spéciaux, Guillermo del Toro préfère utiliser la méthode à l’ancienne, soit des costumes. Et le résultat est vraiment intéressant, car d’une part bien intégré, mais d’un autre donnant un style visuel particulier et charmant au film. Bien évidemment, quelques effets spéciaux sont utilisés pour certaines créatures (Notamment les plus grandes), et sont réussis fort heureusement. Sur cet aspect là, rien à reprocher, Del Toro maîtrise encore, et nous livre du très bon boulot !

Mentionné un peu plus haut, le rythme du film est aussi l’une des réussites du film. Loin de celui du premier, plutôt lent et qui prenait le temps de poser la situation, Hellboy II va vite, très vite, et les deux heures passent à une vitesse folle pour le spectateur, par l’émerveillement provoqué par l’univers, mais aussi par le fait que tout est déjà connu, et le reste va donc plus vite. Plus de scènes d’actions aussi (Même si les autres scènes ne sont pas en reste), qui sont très réussies, et généralement tonitruantes, à l’image d’une bataille dans les rues de Manhattan face à un dieu Forêt ou encore la lutte finale ! Del Toro se lâche, et nous livre des moments de bravoure réjouissants ! On ne s’ennuie pas, et c’est le principal !

Comme le premier film, Hellboy II n’hésite pas non plus à verser dans l’humour, qui est désormais plus omniprésent que jamais. De l’humour qui touche à tout, et qui passe par tous les types d’humour. Jeux de mots, situations comiques ou absurdes, petits détails ou autres, il n’est pas rare de rire (Ou de sourire, c’est selon), et tout cela contribue à l’ambiance féerique et bon enfant du film. Même si cet aspect pourra être reproché et rebutera certains, habitués à l’ambiance moins relâchée du premier, et qui s’attendait à retrouver ce style là.

Le jeu d’acteurs est encore une fois correct, l’équipe du film du premier joue encore une fois très justement, notamment Ron Perlman qui réussi malgré des tonnes de maquillage à nous livrer ses sentiments (Même si pour cela, il faudra se tourner vers la VO, nettement plus expressive), tout comme Doug Jones, le maître des costumes qui joue le rôle de Abe, ainsi que deux autres créatures dont une particulièrement charismatique ! Les autres personnages ne sont pas en reste, avec notamment un Seth MacFarlane excellent dans sa voix (Originale) pour Johann Krauss (Même si c’est John Alexander qui joue le personnage, qui joue très bien le médium Allemand adepte d’une technique à base d’ectoplasmes très originale), ou encore Selma Blair qui réussi enfin à donner plus de constance à son personnage, Liz. Quand à Luke Goss, son rôle n’est pas mauvais non plus, même si son personnage (Le Prince Nuada) ne marquera pas les esprits par ses qualités de méchant.

Mais comment parler d’Hellboy II sans mentionner la musique de Danny Elfman, le grand compositeur attitré de Tim Burton ! En effet, à changement d’ambiance, changement de compositeur, et c’est sous les instruments de Elfman que l’aventure évolue, avec une bande sonore dans la grande tradition du compositeur, nous livrant encore une fois une bande originale de film particulièrement belle (Le thème du générique de début est à ce titre très réussi), et qui correspond avec justesse avec l’ambiance du film, plus folklorique.

Enfin, revenons une dernière fois sur le scénario pour parler d’un aspect non abordé auparavant, du moins, pas en profondeur : le message du film. Car oui, Hellboy II n’est pas une œuvre de super héros fait juste pour les sous, il y a un petit message derrière tout cela, et qui rejoint les thématiques typiques de Del Toro (A croire que le personnage était fait pour lui !) : l’acceptation des différences, mais surtout nous montrer que les monstres ont eux aussi une part d’humanité, et que les pires monstres ne sont pas ceux que l’on croit. Thématiques plutôt bien intégrées au récit, certes classiques, mais qui passent bien tout de même !

Alors, Hellboy II est il un très bon film de super héros ? L’année 2008 aura été chargée en films de super héros, et après la tornade The Dark Knight, il était très difficile de passer après. Pourtant, loin d’un Hancock en demi teinte, ou d’un Hulk trop classique, Hellboy II parvient à se hisser sans aucune difficulté comme étant le second meilleur film du genre de cette année, Del Toro nous livrant sa vision de la série de comics avec justesse, en rajoutant ses propres obsessions (Toujours aussi fabuleuses à suivre) et une petite touche de folie qui manquait cruellement au premier opus. Certes non dénuée de défauts (A cause d’un scénario trop prévisible), cette suite se révèle fort sympathique. Le plaisir et la magie sont là, et cela vaut bien tout l’or du monde !

A noter qu’il est plus que conseiller de voir le film en version originale !

Les + :

- Le bestiaire, tonitruant et visuellement époustouflant
- L’ambiance, féerique et décontractée
- Le rythme, bien rodée et sans longueurs

Les - :

- L’histoire, trop classique
- Rien d’autre
- Rien d’autre

Conclusion :

Hellboy II est une suite très réussie, et parvient même à surpasser (De peu) le premier opus. Disposant d’un bestiaire incroyablement réussi, varié et dantesque ; et d’effets techniques à l’incrustation parfaite, Les Légions d’Or Maudites à de quoi séduire. Ajouter à cela une fidélité absolue à l’univers créer par Mignola malgré le fait que le scénario ne soit pas tiré du comics, une ambiance fraîche et poétique à l’antipode de celle du premier (Et il est rare de voir cela dans une suite), un rythme bien mené et sans temps morts, des scènes d’actions disproportionnées, un jeu d’acteurs crédible, une musique envoûtante (Elfman oblige) et un message sur la tolérance plutôt juste, et vous obtenez ce qui s’appelle une suite qui tient toutes ses promesses, voir plus ! Dommage que le scénario soit si prévisible, mais le film possède une ambiance si forte que l’on oublie très vite cette lacune. Pas le meilleur Del Toro, mais un film de super héros très réjouissant.

Note : 9 / 10

Critique rédigée par Mémé, merci de respecter les droits d'auteur et de ne pas copier cet article sans l'autorisation de son auteur.

Critique rédigée le : 31/10/08

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