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30 mars 2009

[Critique] OSS 117 - Rio ne Répond Plus

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Critique

Introduction :

3 ans après son come back (et son succès, aussi bien auprès du public que des critiques) inespéré dans les salles obscures avec OSS 117 – Le Caire Nid D’Espions pour le meilleur mais surtout pour le rire, l’agent secret le plus français du cinéma (mais aussi de la littérature) revient sur grand écran dans une nouvelle aventure toujours placée sur le signe de la comédie, le dépoussiérage de l’espion culte de Jean Bruce par ce genre ayant grandement servit à la renommée du précédent film (alors que les autres films OSS 117 étaient des films d’action / espionnage). L’occasion aussi pour les spectateurs de retrouver Jean Dujardin enfilant le smoking d’Hubert Bonisseur de la Bath. Mais qui dit suite, dit forcement appréhensions, voir (et surtout) déception. OSS 117 – Rio ne Répond Plus confirme t’il cette triste règle, ou réussit t’il à égaler son prédécesseur, voir le surpasser ? Comédie aussi hilarante qu’il fait chaud à Rio, ou bien film qui ne répond plus de rien ? La réponse se trouve dans cette critique, et ce sans plus tarder !

Critique :

La fin de la décennie que compose les années 2000 à 2009 approchant bientôt, il est temps de commencer à dresser un bilan de cette période sur le plan du 7eme Art. De nombreux films ont défilés dans ce laps de temps, allant du chef d’œuvre absolu au navet le plus infâme possible sur le plan cinématographique, en passant par les nanars ultimes, les très bons films, les déceptions, les films inattendus et surprises, sans compter le retour de nombreuses sagas du cinéma ou les renouveaux de certains genres. En ce qui concerne les genres, un de ces derniers a réussi à se démarquer particulièrement lors de ces 9 années : la comédie ! En effet, en période de crise, il faut bien trouver une échappatoire pour tenter de retrouver le sourire et la joie de vivre. Alors quoi de mieux qu’une bonne vieille comédie. Pourtant, dans les comédies françaises, tout n’est pas bon à prendre depuis 2000, car non, les chiffres au box office ne font pas la qualité d’un film, loin de là ! Car entre deux comédies américaines parodiques (Scary Movie et ses spin off principalement) ou bien porté sur les blagues grasses en dessous de la ceinture (American Pie et ses trop nombreux dérivés), la comédie française à non seulement du mal à s’immiscer entre ces productions (qui font fureur auprès du jeune public), mais fait preuve de plus en plus de médiocrité.

Car entre des Taxi qui malgré des recettes croissantes et une bonne position dans les box office annuels n’arrivent même pas à esquisser un sourire au spectateur (la faute à un manque certain de finesse), des comédies mégalomanes sur le plan budgétaire qui montrent sans le vouloir que l’argent ne donne rien via leur propre cas (Coco, les deux Jet Set par exemple), un rassemblement d’acteurs ultra connu pour titiller la fibre cinéphile et fanatique du spectateur pour un film choral sonnant généralement faux dans ses répliques, la faute à des textes trop écrits (Le Code à Changé, La Vérité si je Mens ! 2) ; des humoristes parfois drôle sur scène qui se mettent à la mise en scène ou devant la caméra pour une comédie faite pour les fans et seulement pour eux mais qui s’étire sur des couches de longueur, la faute à un véritable scénario (Cyprien, Coco encore une fois, Camping, Disco …) ou même des comédies pas drôles tout court (3 Zéros, Incontrôlable, La Beuze, Double Zéro, Les Aristos et on ne vous cite que très peu de films) ; la comédie française à du mal à retrouver la folie d’antan de ses comédies comme la Cage au Folle, le Père Noël est une Ordure, les Bronzés ou surtout la Cité de la Peur, monument du genre !

Quelques comédies française ont cependant réussis à arracher quelques rires, mais juste le temps d’une scène, ce qui est maigre par rapport au reste, trop niais ou cliché pour véritablement captivé (Podium, Bienvenue chez les Ch’tis de triste mémoire), mais quelques comédies ont cependant réussis à faire rire la plupart des gens aux éclats : Astérix et Obélix – Mission Cléopâtre (comédie réalisé par le grand Alain Chabat, avec un humour similaire à celui des Nuls, donc jubilatoire et à se tordre de rire) … et OSS 117 – Le Caire Nid d’Espions ! Aussi surprenant que cela puisse paraître, le retour de l’agent Hubert Bonisseur de la Bath en film (qui avait disparu de la circulation en 1970 au cinéma avec OSS 117 prend des vacances, au profit d’un autre espion, cette fois ci british) s’est fait en comédie, et à réussi à dépoussiérer non seulement la série (qui méritait un sacré coup de polish), mais à relancer l’intérêt des spectateurs vis-à-vis des parodies made in France, grâce notamment avec un scénario plus intelligent que prévu, jouant avec les codes du genre (car le film est aussi un film d’espionnage) pour en faire son humour, hautement référentiel et mordant. Les fous rires sont légions, et ce grâce à Hubert Bonisseur de la Bath, incarné avec talent par Jean Dujardin, livrant des mimiques et des répliques de haute voltige.

L’ensemble du film étant lui aussi très efficace, le film est une véritable surprise et une grande comédie française qui a su attirer plus de 2 millions de spectateurs dans les salles de cinémas. Mais qui aurait cru que ce « petit » succès (on est bien loin des 20 millions des Ch’tis, même si nous nous arrêterons ici sur le plan de la comparaison) puisse donner naissance à une suite ? Personne ne l’aurait imaginé, mais pourtant, les faits sont là : il y a bel et bien une suite à ce film ! Mais le cinéma a mainte fois prouver qu’une suite est rarement à la hauteur de l’original, il est donc légitime d’avoir quelques craintes envers ce nouveau OSS 117, intitulé Rio ne Répond Plus ; malgré le retour de Michel Hazanavicius à la réalisation ainsi que Jean Dujardin dans le rôle principal. Après visionnage, qu’en est-il véritablement ? Les craintes se révèlent t’elles justifiées ? Le film réussit t’il à supplanter l’original, déjà excellent dans le genre ? Mais surtout, la formule tient t’elle toujours la route ? C’est ce que nous allons voir dans cette critique !

Commençons par aborder ce qui fut l’un des points forts de OSS 117 – Le Caire Nid d’Espions, mais surtout ce qui est à la base de tout film (et d’une bonne comédie) : le scénario. L’histoire de OSS 117 – Rio ne Répond Plus commence 12 ans après que Hubert Bonisseur de la Bath, le « meilleur » agent français (cela dépend pour qui) en service ait clôturé sa mission au Caire avec l’aide de Larmina, son ancienne partenaire. Pourtant, les vacances espérées ne sont pas sous le point d’arriver pour le héros, puisqu’une nouvelle mission lui est confier : retrouver un micro film compromettant sur des Français ayant collaboré avec les Nazi durant la Seconde Guerre Mondiale. Le responsable ? Un certain Von Zimmel, ancien Nazi qui s’est réfugié à Rio. Arriver sur place, OSS 117 va faire la connaissance de Dolorès, le colonel en chef du Mossad, avec qui Hubert va devoir collaborer. Commence alors une aventure exotique, où le tandem de choc va croiser une galerie de personnages hauts en couleur pour récupérer le fameux micro film …

L’histoire de OSS 117 – Rio ne Répond Plus semble déjà vu … et bien cette idée se révèle être véridique, puisque le scénario de cette nouvelle aventure de OSS 117 n’offre aucune surprise dans son déroulement au spectateur. Tous les rebondissements sont prévisibles, tout comme les situations. Et pourtant, ce qui aurait pu devenir un défaut plutôt pénalisant devient l’une des grandes forces du film : ce détail sert essentiellement au scénario et aux situations comiques. Les ficelles du film d’espionnage étant archi connues par le public, Jean François Halain et Michael Hazanavicius décident de livrer un scénario typique du genre pour mieux jouer avec et en démonter les clichés. Ainsi, on devine facilement la fin, on sait que tel personnage est en réalité quelqu’un d’autre, que tel lieu nous réserve tel type d’action … Mais ce côté classique rend non seulement hommage avec brio aux films d’époque, mais donne un charme indéniable au film, d’autant que le scénario est drôlement (sans mauvais jeu de mot) bien écrit !

A l’instar du premier OSS 117 réalisé par l’équipe de Rio ne Répond Plus, le scénario livré par le duo de scénaristes derrière le projet est incontestablement l’une des grandes réussites du film. La raison est toute simple, mais peu de gens ont cette faculté sans tomber dans la surenchère ou bien le parfaitement fait mais qui sonne faux : la capacité à écrire un bon scénario avec des répliques qui font mouche ! Chaque tirade du film est intelligemment pensée, et repousse toujours les limites posée par la précédente. Sans tomber dans le trop rédigé, les répliques d’Hubert sont toujours aussi savoureuses et provocatrices. Mais encore une fois, Rio ne Répond Plus sait sur cet aspect tirer profit des points positifs du précédent, puisque ces dernières ont beau être très cinglants, il n’empêche qu’elles offrent une seconde lecture au film qui manque cruellement à certaines productions du genre qui font parfois de même, l’intelligence en moins. Car OSS 117 n’est pas une comédie banale sans fond : elle propose une réflexion sur les mœurs et les avis des gens de l’époque, tout en apportant une mise en abyme possible vis-à-vis de notre société actuelle. Ajouté à cela une réflexion sur les codes du genre et sur les changements de la société (réflexion surtout axée sur la réaction des gens par rapport à ce changement), et vous obtenez un travail d’écriture admirable ! A noter que OSS 117 – Rio ne Répond Plus a beau puiser le nom de son personnage dans les romans de Jean Bruce, ce film ne reprend pas la trame d’une de ses œuvres (comme Le Caire Nid d’Espions, encore une fois)

Mais ce scénario ne propose pas que des répliques potentiellement cultes (il y a fort à prévoir que certaines le seront rapidement) et une réflexion plus poussée que la normale dans le genre, il offre au spectateur une galerie de personnages travaillés, et très attachants. Rio ne Répond Plus à beau faire table rase du passé, et donc des anciens personnages (adieu la belle Larmina, la Princesse Al Tarouk, Jack Jefferson et compagnie), il s’avère que les nouveaux seconds couteaux autour de l’espion français le plus crétin de l’univers sont aussi biens écrits, voir même plus. Ainsi, le tandem OSS 117 / Dolorès (la nouvelle « OSS Girl ») fonctionne à merveille, notamment à cause du caractère très affirmé de la nouvelle, en total opposition avec Hubert. Elle n’en reste pas moins humaine, et sait montrer quelques signes de fragilité, ce qui nous attache encore plus à elle. Les autres personnages ne sont pas en reste, et on en retiendra bon nombre : que ce soit Bill, l’agent de la CIA au rire encore plus fou que OSS 117 ; Von Zimmel, le méchant déchainé du film ou son fils Heinrich, un hippie qui veut changer le monde, ainsi que bien d’autres (nous ne pouvons pas tous les citer, pour garder intact l’effet de surprise de certaines situations), chacun ira de son coup de cœur, d’autant que chaque personnage du film dépeint un trait de la société de manière généralement corrosive (donc forcement jouissive). Mais celui que l’on retiendra le plus facilement est évidement le héros du film : Hubert Bonisseur de la Bath, alias Jean Dujardin.

On savait celui qui débuta sa carrière dans Un Gars, Une Fille (avant d’enchainer des projets comme Brice de Nice, 99 Francs, OSS 117 ou dans des rôles à contre emploi comme celui de Contre Enquête) doué, mais on l’a rarement vu aussi bon à l’écran. C’est bien simple, Jean Dujardin livre ici la prestation de sa vie. Retrouvant les poses particulières, la tonalité mais surtout son rire inimitable qui on fait de OSS 117 un personnage haut en couleurs, l’acteur se lâche complètement (la faute à un scénario plus fou ?) et illumine chaque plan où il apparait de son charisme. Son personnage à évolué, devenant encore plus crétin, plus gaffeur, plus immature mais un peu plus humain que dans sa précédente aventure ; et son jeu suit aussi cette évolution. Son ancienne prestation (déjà remarquable) est complètement effacée, donnant le meilleur de lui-même et élève le film dans des sommets rarissimes sur le plan de l’interprétation. On voit difficilement comment on pourrait le remplacer, le rôle étant tout simplement fait pour lui !

Jean Dujardin a beau dévorer l’écran à chacune de ses apparitions (sans jamais tomber dans l’égo démesuré, le film ne gravitant pas autour de sa personne), il n’empêche que le reste du casting n’est pas en reste, loin de là. Chaque acteur à réussi à trouver le ton juste pour accompagner la star, et réussissent même à voler la vedette à OSS 117 lors de quelques moments (comme dans le premier, ceux où chaque personnage à le droit à sa scène particulière, une sorte de moment de gloire) : on aurait pu craindre que Louise Monot face un peu pale figure face à Dujardin (et passer après Bérénice Bejo n’est pas chose aisée), mais cette dernière réussi à livrer une prestation très convaincante ; Ken Samuels est impressionnant lors de ses rictus à faire pâlir celui de Dujardin, tout comme son accent anglais ; Alex Lutz incarne Heinrich Von Zimmel comme il faut et Rüdiger Vogler est tellement déchainé dans son rôle de méchant que le petit côté référentiel à Bela Lugosi vient inévitablement à l’esprit (mais pour une fois, ce dernier n’est pas une tare, au contraire, il appui le côté parodique du film … et cela fait longtemps qu’un méchant n’a pas été aussi jouissif dans le cinéma français) Un casting de haute volée encore une fois, composé de personnes méconnues pour la plupart, mais qui ont le mérite d’assurer, contrairement à la majorité des productions du genre qui misent sur des gros noms.

Cependant, la véritable force du film n’est pas dans ses acteurs, mais dans ce qui fait la base d’une bonne comédie : son humour. OSS 117 – Le Caire Nid d’Espions avait su livrer des fous rires incontrôlables à la plupart des spectateurs (pour peu que l’on adhère à l’humour du film, très second degré), sa suite à le mérite de proposer des fous rires non seulement encore plus énormes, mais surtout plus nombreux. C’est tout simple : Rio ne Répond Plus est une comédie qui ose et se permet tout … et n’importe quoi ! Sans dévoiler les gags du film (ce serait un crime, certains à sont pleurer de rire), sachez que l’humour sait se faire polyvalent, et s’adapte à tous les types de sens de l’humour. Le film passe ainsi de l’humour parodique (dieu sait le nombre de clichés qui sont détournés) à l’humour sans aucune pitié (et cette fois ci, les musulmans et les Nazi ne seront pas les seuls à s’en prendre pour leur grade, la liste se multiplie quasiment par 3 !!), en dérivant vers la case de l’humour absurde, celui des répliques qui tue, les connotations sexuelles parfois dissimulées (et qui pour une fois marche à merveille sans tomber dans la lourdeur) sans oublier l’humour visuel rappelant le cinéma muet dans son sommet. A moins d’être en pleine déprime ou de n’adhérer à aucun de ses humours, il est impossible de ne pas rire devant les péripéties de OSS 117 !

L’humour de OSS 117 – Rio ne Répond Plus ne serait pas totalement décrit sans ce dernier type d’humour qui fit le bonheur des cinéphiles dans le premier : l’humour référentiel. En plus des nombreux clichés des films de l’époque (les paysages en fond incrusté, les balles aux trajectoires bizarres, les couleurs flashy, la grosse musque pour souligner chaque action, multiples trahisons et rebondissements …), la nouvelle aventure de Hubert Bonisseur de la Bath fait référence à de multiples films du genre : ainsi, par ici on peut voir une référence à La Mort au Trousse, une autre à James Bond (dont une très bien dissimulée, qui fera plaisir aux inconditionnels) … et même à OSS 117 – Le Caire Nid d’Espions ! Ce qui aurait pu tourner dans une sorte de plaisir mégalomane ou un manque d’originalité flagrant devient un véritable plaisir pour les fans du premier : quasiment toutes les structures et ficelles du premier sont reprises, certaines répliques, scènes et poses font directement pensées à une autre du film précédent … Les références sont nombreuses, et il est difficile de toutes les trouvées en un visionnage. Preuve encore une fois que le scénario est très bien construit.

Autre élément du film qui se révèle être construit à la perfection et qui sort du lot dans le genre : la mise en scène. Généralement basique dans les comédies, celle de OSS 117 – Rio ne Répond Plus offre de très beaux plans, des belles images « carte postale » (c’est fou comme les panoramas sont beaux) mais surtout un procédé de mise en scène en vogue dans les années 60 utilisé avec brio dans ce film pour faire référence à l’époque : le split screen. Plus de 5 scènes utilise cette mise en scène, mais à chaque fois la scène réussit à trouver une utilisation particulière pour éviter la lassitude du spectateur. D’une grande classe, ces derniers repoussent la beauté de la mise en scène de cette production, même si ceci n’a rien de surprenant, Hazanavicius nous avait déjà prouvé qu’il savait manier une caméra avec Le Caire Nid d’Espions. Mais pour le fait que les productions actuelles françaises du genre prennent rarement le temps d’oser quelques partis prix graphiques (d’autant que le film est véritablement psychédélique à certains moments), il est important de souligner cet aspect !

Qui dit film se déroulant dans les années 60, dit forcement reconstitution de l’époque, sur le plan des décors et de l’ambiance, mais aussi sur l’aspect de la musique. Il n’est donc guère étonnant de voir que la musique change complètement d’ambiance par rapport au premier, puisque l’on passe d’une musique assez orientale à celle plus rythmée. On retrouve des anciens morceaux du premier (le thème d’arrivée, le thème des Nazi …), ainsi que plusieurs morceaux d’époque (alors que le premier ne proposait qu’une nouvelle version hautement drôle de Bambino, de Dalida), mais aussi des nouveaux thèmes punchi et qui contribuent à l’ambiance parodique du film. Là encore, Ludovic Bource livre un score qui s’accorde avec l’ensemble, et auquel on prend plaisir à écouter.

Enfin, comment conclure sur OSS 117 – Rio ne Répond Plus sans parler de son ambiance décalée ? Encore plus prononcée que celle du premier, l’ambiance du film se veut parodique, référentielle, décomplexée de tout tabous et qui n’a qu’une seule conviction : faire rire et que le spectateur sorte avec le sourire à la fin de la séance. Il faut croire que le pari est réussi, puisque le film propose une ambiance qui fonctionne à merveille, bonne enfant et fraiche, ce qui fait plaisir à voir à l’heure où l’actualité n’est pas forcement des plus joyeuses et où les comédies font plus pleurer (dans le sens déchanté) que rire … Le rythme sans temps mort du film (les présentations étant déjà faites, il ne reste qu’à introduire les nouveaux venus et l’action peut commencer) est là pour appuyer ce fait, et vous obtenez un cocktail dynamique qui vous offre de la joie pendant 1h40 dont on ne voit décidément pas le temps passer !

La véritable question à propos du film reste donc la suivante : Rio ne Répond Plus possède t’il un défaut ? La réponse est simple : non. On à beau remuer le film dans tous les sens, sur tous ses aspects, chercher la petite bête, impossible de trouver quoique ce soit de négatif. Certains diront que le film est trop classique, mais c’est ce classicisme qui fait son charme, et qui sert l’humour tout au long. D’autres trouveront le film trop osé, mais devant tant de conformisme exécrable de la part des réalisateurs et des producteurs qui font passer l’argent avant le plaisir des clients, on ne peut que s’incliner et espérer d’autres productions du genre à venir. Tandis que certains clameront que le film est trop proche du premier, nous répondrons simplement que quand une formule marche, on ne la change pas (d’autant qu’elle permet d’offrir des références aux puristes, donc une petite touche d’humour en plus)

Ainsi, OSS 117 – Rio ne Répond plus se révèle être un film qui replace les comédies française sur le devant de la scène, en montrant qu’il y a encore quelque chose à en tirer de frais. Portées par un casting qui se donne à 200% dans leurs rôles respectifs et un scénario plus intelligent qu’il n’en a l’air, les nouvelles aventures d’Hubert Bonisseur de la Bath sont encore plus déjantées que précédemment. On rit aux éclats, on sort de bonne humeur, heureux d’avoir assisté à une comédie intelligente qui a le mérite d’offrir ce que les spectateurs veulent : du divertissement calibré pour tout le monde, et qui ne prend pas ses clients pour des simples benêts. C’est tout simple, OSS 117 – Rio ne Répond Plus surpasse son prédécesseur avec aisance, et s’impose avec simplicité comme la comédie française de la décennie. Rien que ça !

Les + :

- L’humour, plus osé et plus hilarant que jamais
- Jean Dujardin, parfait en OSS 117
- Le scénario, bien écrit et plus fin que prévu
- La mise en scène, soignée
- Les références au genre, savoureuses
- Le reste du casting, lui aussi très bon
- La musique, collant à l’univers
- L’ambiance décalée, plaisante et qui donne la pêche

Les - :

- Rien
- Rien
- Rien

Conclusion :

OSS 117 – Rio ne Répond Plus est le cas précis de comédie française que l’on aimerait voir arriver plus souvent dans les salles obscures : une comédie qui ose dans son humour, une comédie qui offre des situations hilarantes tout au long de sa durée (l’expression mourir de rire prend ici tout son sens), une comédie qui touche à tout pour plaire à tous, passant de l’humour brute de pomme aux répliques fines à pleurer de rire, en passant par un visuel rappelant les grands de l’époque (pour ne citer que quelques types d’humour du film). Investis au maximum, les comédiens se lâchent et livre le meilleur d’eux même, notamment un Jean Dujardin qui trouve ici le film de sa carrière. Charismatique, pathétique, attachant et terriblement drôle à la fois, l’acteur illumine chacun des superbes plans aussi beau qu’un panorama (sublimer par des split screen à tomber par terre) qui compose cette histoire pas si bête que ça. Ecrite comme il faut, cette dernière livre une réflexion intéressante sur l’époque, ainsi qu’un parallèle sur notre société actuelle qui élève le film à une hauteur au dessus des autres productions du genre. Une ambiance irrésistiblement kitsch et référentielle appuyée par une musique dans le ton suffit à convaincre une dernière fois le spectateur qu’il a affaire ici à une comédie de très haute volée, qui mérite une place parmi les pionniers du genre. La comédie française de la décennie, mais aussi un futur film majeur du genre ? Il y a fort à parier que oui ! Du divertissement pur et dur, comme on aime !

Note : 9,5 / 10

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Critique rédigée par Mémé. Merci de respecter le droit d’auteur ainsi que le travail réalisé en ne copiant pas cet article.
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Critique rédigée le : 28/03/09

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