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Pépé & Mémé Corporation - le blog officiel -
14 mars 2010

[Test] Heavy Rain

Test : Heavy Rain

Heavy_Rain

Aujourd’hui je vous parle d’Heavy Rain, une des importantes exclusivités de la PS3 en cette « prometteuse » année 2010. Derrière ce titre étonnant on retrouve le studio Français QuanticDream, dirigé par David Cage. Ce dernier nous a longtemps bassinés avec la singularité de son titre, le renouveau des jeux vidéo, le lien émotionnel entre le joueur et les personnages incarnés, et surtout l’étroitesse entre jeu et cinéma. « Bassinés », oui, parce que ça fait quasiment quatre ans que l’on parle d’Heavy Rain. Pour modérer mes propos vis-à-vis de QuanticDream, je dirais que Cage avait raison de vouloir nous montrer un autre jeu vidéo, une autre vision. On en avait déjà eu un court aperçu après Fahrenheit, connu pour son gameplay novateur (ou non selon les points de vue). Heavy Rain reprend toute cette idée de QTE, autrement dit, des boutons apparaissent à l’écran, il suffit d’appuyer au bon moment (enfin ce n’est pas aussi simple que cela, j’y reviendrais).

Heavy Rain se structure autour de quatre protagonistes, ayant tous un caractère différent. Je vais essayer de ne pas trop spoiler pour vous laisser peut être un jour la chance de découvrir « votre » histoire par vous-même.  Pourquoi dis-je « votre » ? C’est simple, dans Heavy Rain l’innovation  réside dans le fait que le jeu vous confronte constamment à des choix, du plus banal au plus complexe. Choix influents sur le scenario menant à une vingtaine de fins différentes. C’est à vous, en fonction de votre façon de réagir de construire votre propre histoire.

Bon petit speech à propos de l’histoire. La première fois que vous jouez, vous incarnez Ethan Mars, le cliché de l’american dream, en gros cadre sup plutôt fortuné, ayant une femme et deux enfants de 8 et 10 ans. Toute cette partie du jeu s’apparente à un tutorial de maniement du jeu, alors que nous déambulons dans la maison, jouons avec les enfants, on nous apprend le gameplay. L’élément perturbateur apparait un peu plus tard, alors que nous nous rendons au centre commercial en famille, un des enfants disparait, la pression commence à monter, pour rechuter au moment ou nous le retrouvons… de l’autre côté de la route. Au moment de traverser, l’enfant se ferra percuter par une voiture, bien sur son père « Ethan » sautera sous les roues de la voiture afin de sauver son gamin. Résultat, le fils décède, vous dans le coma plus de six mois.

heavy_rain_playstation_3_ps3_048


Voilà donc pour le vrai départ du jeu. L’histoire reprend 2 ans plus tard. Le cadre idyllique  ayant complètement disparu, vous vous retrouvez seul, divorcé, ayant de temps à autre la garde de votre second fils.  Le vrai sujet de l’histoire n’est pas cette perte d’enfant ; e jeu tourne autour du fait qu’un tueur d’enfant sévit en ville, « le tueur à l’origami » (ou « the origami killer » en vo, ça a plus la classe)  Lors d’une sortie au parc avec « Shaun » le second fils ; vous allez être confronté à une absence inquiétante, ne plus comprendre ce qui se passe. Bref vous ne retrouvez pas votre fils.  C’est à ce moment que le jeu se lance vraiment, que la dynamique prend place.

Comme j’en faisais mention ; il y a quatre protagonistes,  Ethan Mars ; le père des enfants, Nathan, un agent du FBI (j’y reviendrais en quelques lignes), Scott Shelby, un détective privé, et enfin une jeune femme.

Nathan est intéressant dans le sens ou avec lui apparait un gameplay différent. Il dispose d’une étonnante paire de lunette, ainsi que d’un gant, qui lui permettent de mener de manière très poussée ses enquêtes, en gros il s’agit d’un ordinateur scanner.

Les caractères des différents personnages alimentent le côté malsain du titre, via le biais d’une fonction, on peut savoir ce qu’ils pensent ; leur petit tracas ; à propos de l’amour, de leur relation aux autres, ou tout simplement si ils ont faim. Tout cela renforce le côté oppressant d’Heavy Rain.


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L’ambiance graphique est à la hauteur de l’histoire, tout aussi malsaine, Beaucoup de couleurs ternes, d’usage de filtres vert et marron, et même gris, afin de renforcer l’aspect triste du jeu. Techniquement parlant, il y a quelques imperfections, bug de collisions, de l’aliasing, certains aspect sont même très moche, comme les voitures qui ne ressemblent vraiment à rien, ce n’est pas vraiment un reproche, mais le jeu aurait gagné en immersion à rendre les détails plus beau. Du moins aussi beau que certains des décors, ou même que les personnages, qui sont juste magnifiquement réalisés. Le tout est très sombre, je conseil donc d’augmenter un petit peu la luminosité de son téléviseur afin d’y voir quelque chose.

Bien sur, il ne faut pas oublier la pluie ; si le jeu de QuanticDream se nomme ainsi, ce n’est pas pour rien.  Plus on avance dans l’histoire plus la pluie est présente, le tout étant magnifiquement rendu à l’écran, et contribuant grandement à cette idée d’atmosphère oppressante.

La bande son, elle aussi participe de manière importante ; le bruit de pluie battante est vraiment sublime, on a vraiment l’impression qu’il pleut (encore une fois il faut être équipé pour en profiter, oubliez la stéréo pourave des télés de base) Viennent s’ajouter à la pluie, nombre de morceaux classiques, au ton triste, voir même déprimant.
Sur de nombreux aspects, Heavy Rain ressemble à un film, tout en restant un jeu vidéo ; la suite des plans, l’intrigue, l’ambiance, le son, les couleurs, tout est semblable à un bon thriller au cinoche. Mais l’aspect « choix » permet de rester l’acteur principal de l’aventure, et donc de rester dans l’univers du jeu vidéo


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Nos choix influent sur le scénario tout du long de l’histoire, chacune de nos actions aura une conséquence, importante ou non ; sur le déroulement et donc sur la fin du jeu. Là encore je suis obligé de souligner que ces choix soumettent le joueur à une pression morale importante, pourtant, ce n’est qu’un jeu me direz-vous, au final on s’en fout. Eh bien non ! Le pari réussi d’Heavy Rain étant de faire vivre au joueur l’émotion ; on se rend vite compte que l’on se prête au jeu et l’on se prend à ressentir les sentiments véhiculés par les protagonistes ; la crainte ; la peur ; la tristesse ; la colère.  Sans doute les choses les plus dures à ressentir au travers d’un pad.

C’est à ce moment que l’on comprend le choix du gameplay en « Quick-Time-Event » Tout simplement pour nous permettent d’oublier la manette, et donc de vivre l’expérience. Le gameplay n’est pas vraiment compliqué, peu d’erreurs sont possibles, un mauvais timing de temps à autre mais rien de grave. En termes de jouabilité pure, aucun joueur ne rencontrera de vraies difficultés ou un vrai challenge. Ce n’est pas compliqué à jouer, le plus compliqué étant la partie mentale du gameplay, c'est-à-dire de choisir. Que voulez vous faire ? Ici pas de consigne ou de script téléguidé, c’est à vous de voir ce qui vous convient.

Loin des jeux classiques, loin d’un film, loin de tout, Heavy Rain parvient à nous faire vivre quelque chose de différent, je parlais de jeux vidéo d’auteur avec Bayonetta, je crois que l’on peut ici réitérer cela. David Cage peut se féliciter de l’effet de son titre novateur (ou faussement novateur, mais chut, on s’en fout !) qui est très réussi sur tous les plans. Un jeu comme je les aime, malgré ses quelques défauts, qui se font vite oublier, donc c’est la première fois que je vais mettre la note maximale à un jeu.  Par sa singularité, sa nouveauté, sa pression, Heavy Rain est tout simplement un chef d’œuvre, loin du classicisme du marché actuel. Mon choix est contestable, je le sais, mais je maintiens, même si la perfection n’existe pas, sans aucun doute un des meilleures jeux de la PlayStation 3 qui démarre d’ailleurs très bien son année 2010.

  20/20 (sous réserve d’aimer la différence, et d’être équipé HD et 5.1)

The Kedmasterz's Verdict :
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*La note est uniquement représentative de l’avis du testeur, et non d’un avis unanime.

Test de Kedmasterz, merci de respecter son travail et les droits d'auteurs en ne copiant pas le texte.
Rédigé le 12 Mars 2010
Images de Jeux Vidéo.Com (sauf la bannière et l'image de verdict)

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Commentaires
J
Enfin un jeu qui mérite un bon gros 20/20 ! Ked a dit tout ce qu'il y avait à dire sur ce jeu-là et j'adhère totalement à son avis. L'émotion est à son paroxysme depuis le début du jeu, sans parler de la tension qui est tout le temps présente. Les graphismes sont sublimes, ce qui est normal vu que c'est la PS3, mais les expressions des personnages sont très accentuées. Enfin bref, je ne vais pas répéter ce que mon collègue a dit, ce serait tout bonnement inutile. Tout ça pour vous dire que si vous l'achetez, vous ne le regretterez pas.
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