[Test] Heavy Rain
Test : Heavy Rain
Aujourd’hui je vous parle d’Heavy Rain, une
des importantes exclusivités de la PS3 en cette « prometteuse » année
2010. Derrière ce titre étonnant on retrouve le studio Français
QuanticDream, dirigé par David Cage. Ce dernier nous a longtemps
bassinés avec la singularité de son titre, le renouveau des jeux vidéo,
le lien émotionnel entre le joueur et les personnages incarnés, et
surtout l’étroitesse entre jeu et cinéma. « Bassinés », oui, parce que
ça fait quasiment quatre ans que l’on parle d’Heavy Rain. Pour modérer
mes propos vis-à-vis de QuanticDream, je dirais que Cage avait raison de
vouloir nous montrer un autre jeu vidéo, une autre vision. On en avait
déjà eu un court aperçu après Fahrenheit, connu pour son gameplay
novateur (ou non selon les points de vue). Heavy Rain reprend toute
cette idée de QTE, autrement dit, des boutons apparaissent à l’écran, il
suffit d’appuyer au bon moment (enfin ce n’est pas aussi simple que
cela, j’y reviendrais).
Heavy Rain se structure autour de
quatre protagonistes, ayant tous un caractère différent. Je vais essayer
de ne pas trop spoiler pour vous laisser peut être un jour la chance de
découvrir « votre » histoire par vous-même. Pourquoi dis-je
« votre » ? C’est simple, dans Heavy Rain l’innovation réside dans le
fait que le jeu vous confronte constamment à des choix, du plus banal au
plus complexe. Choix influents sur le scenario menant à une vingtaine
de fins différentes. C’est à vous, en fonction de votre façon de réagir
de construire votre propre histoire.
Bon petit speech à propos
de l’histoire. La première fois que vous jouez, vous incarnez Ethan
Mars, le cliché de l’american dream, en gros cadre sup plutôt fortuné,
ayant une femme et deux enfants de 8 et 10 ans. Toute cette partie du
jeu s’apparente à un tutorial de maniement du jeu, alors que nous
déambulons dans la maison, jouons avec les enfants, on nous apprend le
gameplay. L’élément perturbateur apparait un peu plus tard, alors que
nous nous rendons au centre commercial en famille, un des enfants
disparait, la pression commence à monter, pour rechuter au moment ou
nous le retrouvons… de l’autre côté de la route. Au moment de traverser,
l’enfant se ferra percuter par une voiture, bien sur son père « Ethan »
sautera sous les roues de la voiture afin de sauver son gamin.
Résultat, le fils décède, vous dans le coma plus de six mois.
Voilà donc pour le vrai départ du jeu. L’histoire reprend 2 ans plus
tard. Le cadre idyllique ayant complètement disparu, vous vous
retrouvez seul, divorcé, ayant de temps à autre la garde de votre second
fils. Le vrai sujet de l’histoire n’est pas cette perte d’enfant ; e
jeu tourne autour du fait qu’un tueur d’enfant sévit en ville, « le
tueur à l’origami » (ou « the origami killer » en vo, ça a plus la
classe) Lors d’une sortie au parc avec « Shaun » le second fils ; vous
allez être confronté à une absence inquiétante, ne plus comprendre ce
qui se passe. Bref vous ne retrouvez pas votre fils. C’est à ce moment
que le jeu se lance vraiment, que la dynamique prend place.
Comme j’en faisais mention ; il y a quatre protagonistes, Ethan Mars ;
le père des enfants, Nathan, un agent du FBI (j’y reviendrais en
quelques lignes), Scott Shelby, un détective privé, et enfin une jeune
femme.
Nathan est intéressant dans le sens ou avec lui apparait
un gameplay différent. Il dispose d’une étonnante paire de lunette,
ainsi que d’un gant, qui lui permettent de mener de manière très poussée
ses enquêtes, en gros il s’agit d’un ordinateur scanner.
Les
caractères des différents personnages alimentent le côté malsain du
titre, via le biais d’une fonction, on peut savoir ce qu’ils pensent ;
leur petit tracas ; à propos de l’amour, de leur relation aux autres, ou
tout simplement si ils ont faim. Tout cela renforce le côté oppressant
d’Heavy Rain.
L’ambiance graphique est à la hauteur de l’histoire, tout aussi malsaine, Beaucoup de couleurs ternes, d’usage de filtres vert et marron, et même gris, afin de renforcer l’aspect triste du jeu. Techniquement parlant, il y a quelques imperfections, bug de collisions, de l’aliasing, certains aspect sont même très moche, comme les voitures qui ne ressemblent vraiment à rien, ce n’est pas vraiment un reproche, mais le jeu aurait gagné en immersion à rendre les détails plus beau. Du moins aussi beau que certains des décors, ou même que les personnages, qui sont juste magnifiquement réalisés. Le tout est très sombre, je conseil donc d’augmenter un petit peu la luminosité de son téléviseur afin d’y voir quelque chose.
Bien sur, il ne faut pas
oublier la pluie ; si le jeu de QuanticDream se nomme ainsi, ce n’est
pas pour rien. Plus on avance dans l’histoire plus la pluie est
présente, le tout étant magnifiquement rendu à l’écran, et contribuant
grandement à cette idée d’atmosphère oppressante.
La bande son,
elle aussi participe de manière importante ; le bruit de pluie battante est
vraiment sublime, on a vraiment l’impression qu’il pleut (encore une
fois il faut être équipé pour en profiter, oubliez la stéréo pourave des
télés de base) Viennent s’ajouter à la pluie, nombre de morceaux
classiques, au ton triste, voir même déprimant.
Sur de nombreux
aspects, Heavy Rain ressemble à un film, tout en restant un jeu vidéo ;
la suite des plans, l’intrigue, l’ambiance, le son, les couleurs, tout
est semblable à un bon thriller au cinoche. Mais l’aspect « choix »
permet de rester l’acteur principal de l’aventure, et donc de rester
dans l’univers du jeu vidéo
Nos choix influent sur le scénario
tout du long de l’histoire, chacune de nos actions aura une conséquence,
importante ou non ; sur le déroulement et donc sur la fin du jeu. Là
encore je suis obligé de souligner que ces choix soumettent le joueur à
une pression morale importante, pourtant, ce n’est qu’un jeu me
direz-vous, au final on s’en fout. Eh bien non ! Le pari réussi d’Heavy
Rain étant de faire vivre au joueur l’émotion ; on se rend vite compte
que l’on se prête au jeu et l’on se prend à ressentir les sentiments
véhiculés par les protagonistes ; la crainte ; la peur ; la tristesse ;
la colère. Sans doute les choses les plus dures à ressentir au travers
d’un pad.
C’est à ce moment que l’on comprend le choix du
gameplay en « Quick-Time-Event » Tout simplement pour nous permettent
d’oublier la manette, et donc de vivre l’expérience. Le gameplay n’est
pas vraiment compliqué, peu d’erreurs sont possibles, un mauvais timing
de temps à autre mais rien de grave. En termes de jouabilité pure, aucun
joueur ne rencontrera de vraies difficultés ou un vrai challenge. Ce
n’est pas compliqué à jouer, le plus compliqué étant la partie mentale
du gameplay, c'est-à-dire de choisir. Que voulez vous faire ? Ici pas de
consigne ou de script téléguidé, c’est à vous de voir ce qui vous
convient.
Loin des jeux classiques, loin d’un film, loin de
tout, Heavy Rain parvient à nous faire vivre quelque chose de différent,
je parlais de jeux vidéo d’auteur avec Bayonetta, je crois que l’on
peut ici réitérer cela. David Cage peut se féliciter de l’effet de son
titre novateur (ou faussement novateur, mais chut, on s’en fout !) qui
est très réussi sur tous les plans. Un jeu comme je les aime, malgré ses
quelques défauts, qui se font vite oublier, donc c’est la première fois
que je vais mettre la note maximale à un jeu. Par sa singularité, sa
nouveauté, sa pression, Heavy Rain est tout simplement un chef d’œuvre,
loin du classicisme du marché actuel. Mon choix est contestable, je le
sais, mais je maintiens, même si la perfection n’existe pas, sans aucun
doute un des meilleures jeux de la PlayStation 3 qui démarre d’ailleurs
très bien son année 2010.
20/20 (sous réserve d’aimer la
différence, et d’être équipé HD et 5.1)
The Kedmasterz's Verdict :
*La note est uniquement
représentative de l’avis du testeur, et non d’un avis unanime.
Test de Kedmasterz, merci de respecter son travail et les
droits d'auteurs en ne copiant pas le texte.
Rédigé le 12 Mars
2010
Images de Jeux Vidéo.Com (sauf la bannière et l'image de
verdict)